Contrairement à Ulysse, ici, c’est Pénélope qui part et son compagnon qui l’attend.
Chirurgienne dans l’humanitaire, celle-ci vit entre Bruxelles et Alep. Dans ces allers-retours, elle fait face à l’incompréhension et au jugement de ses proches et rate des moments de vie potentiellement irrattrapables. Au confort de sa vie bruxelloise se confronte dans la bande-dessinée la réalité syrienne. Aux broutilles familiales sans conséquence s’oppose la réalité innommable du terrain de guerre.
Les choix graphiques rendent compte de la dualité du personnage, des deux vies de Pénélope s’entrecoupant parfois sur la même page. Ce roman graphique aux aquarelles magnifiques interroge les questionnements de vie de Pénélope, les routes à prendre. Le fantôme d’une fillette morte l’accompagne toujours, vestige d’une guerre dans laquelle elle tente de prendre part. C’est dans ce fossé entre deux mondes que Pénélope tente de trouver sa place et de faire les choix les plus justes possibles.